Campagne PISA 2015

À l’attention des parents des élèves qui ont passé le test PISA 2015
Madame, Monsieur,
Par la présente, nous voudrions vous remercier chaleureusement pour la collaboration de votre fils/fille à l’enquête PISA 2015. Tout s’est très bien déroulé dans l’établissement fréquenté par votre enfant. Grâce à sa participation et à celle de plus de 4 000 élèves de 15 ans en Fédération Wallonie-Bruxelles, nous allons pouvoir observer finement les forces et les lacunes des élèves de 15 ans en culture scientifique, en lecture et en culture mathématique.
Comme vous avez été concerné de près par PISA, nous voudrions profiter de ce courrier pour rappeler les grandes lignes du projet, dont beaucoup parlent sans le connaître.
Que veut dire PISA ? Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves de 15 ans. Cette enquête a lieu tous les trois ans depuis 2000, et évalue les compétences des jeunes en lecture, culture mathématique et culture scientifique.
Qui a décidé de lancer PISA ? Les pays industrialisés, plus précisément, les 34 pays membres de l’OCDE. PISA est ouvert aux autres pays. En 2015, en plus de 34 pays « de base », 38 pays partenaires participent au test.
PISA, un test conçu par des Anglo-Saxons ? L’équipe de recherche qui a remporté l’appel d’offre de l’OCDE pour diriger le projet 2015 travaille aux Etats-Unis, mais la Belgique est très bien représentée dans le consortium qui décide de tous les aspects de PISA. Ainsi, les chercheurs de l’équipe PISA de l’Université de Liège ont participé au développement du test de lecture en 2009, de mathématiques en 2012 et de sciences en 2015. Ils font également partie du groupe responsable de la formation des équipes nationales à la correction des questions ouvertes du test PISA. C’est encore en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’est basée l’équipe responsable de tout ce qui concerne la traduction du test.
Le test est-il fiable ? Au niveau scientifique, PISA est sans doute un des tests les plus fiables. Des experts de renommée internationale travaillent pendant trois ans à sa conception, des normes et des contrôles de qualités extrêmement rigoureux sont définis à tous les niveaux de son développement et de sa mise en place.
De quoi est composé le test ? Chaque élève passe à l’ordinateur un test de 2 heures, qui comprend des sciences, de la lecture et des mathématiques. Il y a environ 45 % de questions ouvertes, et 55 % de questions fermées (type QCM). On propose ensuite un questionnaire aux élèves, qui sert à recueillir, outre des données sociodémographiques (sexe, âge, …), des informations sur les attitudes par rapport au domaine évalué (Les élèves aiment-ils lire ? Lisent-ils souvent ? Quel type de métier envisagent-ils pour plus tard ?..).
Comment sont choisis les écoles et les élèves qui participent ? Au niveau des écoles, 106 établissements sont sélectionnés en Fédération Wallonie-Bruxelles, en fonction de quelques caractéristiques précises : réseau, type d’enseignement organisé, taille, taux de redoublement. Les établissements ne sont pas « choisis », ils sont tirés au sort par le consortium international après que ces critères ont été pris en compte. Par contre, au niveau des élèves, la sélection est complètement aléatoire. Votre enfant a été tiré au sort dans la liste de tous les élèves nés en 1999 inscrits dans son école.
Quand et à qui sont transmis les résultats ? Le recueil et l’analyse des données de plus de 70 pays prennent du temps… Les résultats des pays ne seront rendus publics qu’en décembre 2016 pour la campagne de cette année. Au niveau des écoles et des élèves, nous appliquons une politique de stricte confidentialité. Chaque école ne reçoit que son propre résultat, qu’elle peut comparer à celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Par contre, nous ne transmettrons pas à l’établissement les résultats de votre enfant. D’une part parce que sa situation aura sans doute évolué d’ici décembre 2016, mais surtout parce que PISA est constitué d’une vingtaine de formes de test différentes, dont certaines sont un peu plus faciles et d’autres un peu plus difficiles. Ceci permet de calculer des résultats très fiables sur l’ensemble des élèves, mais pas du tout au niveau individuel. Il serait donc injuste de donner à la direction le score de votre enfant, alors qu’il a peut-être eu la forme de test la plus difficile ! En aucun cas, les résultats des écoles ou des élèves ne sont communiqués à des tiers.
Dans PISA, la Fédération Wallonie-Bruxelles est toujours mal classée. C’est faux. En culture mathématique et sur une partie des démarches scientifiques, nos résultats sont équivalents à la moyenne internationale. Pour la lecture, les résultats du cycle 2000 ont été améliorés en 2009, où là aussi nous avons rejoint la moyenne internationale. Par ailleurs, PISA montre qu’il y a de nombreuses excellentes écoles et d’excellents élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le problème est surtout que chez nous, les élèves faibles sont nombreux et très faibles, ce qui explique nos résultats moyens, calculés sur l’ensemble des élèves. En fait, les travaux de l’ULg à partir de PISA ne remettent pas en cause la qualité des enseignants et de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, ils montrent la difficulté de tirer les plus faibles vers le haut et mettent en cause l’équité des structures éducatives.
En espérant avoir répondu par la présente à quelques questions essentielles concernant l’étude PISA, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de nos sincères salutations.